Influences-


« Kerouac, Corso, Burroughs et moi avons comme source principale Shakespeare.[...] Grégory Corso et moi aimions Marlowe et Shelley -et moi Keats- et surtout Smart, Apollinaire, Blake, la poésie de Melville, Thomas Hardy. [...] Notre principale source pendant dix ans a été la prose de Melville, de Céline, de Genet et de Dostoïevski. »* Voici les mots d'Allen Ginsberg. Ce dernier expliquait à son éditeur dans une lettre le 6 janvier 1966 les différents influences que furent celles des Beatniks. Les Beatniks ont en effet été influencé par de nombreux artistes et un grand nombre d’œuvres. Mais pas uniquement. Vous trouverez ici une grande partie de ce qui a inspiré ces derniers. J'en ai surement oublié mais voici les plus importantes.

Cela vous surprendra peut-être mais les auteurs furent inspiré par le Surréalisme, le mouvement littéraire et artistique français datant du début du xxe siècle, qu'André Breton définit comme étant un "Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale." (En savoir plus). Carl Salomon présenta les travaux de Antonin Artaud à Allen Ginsberg et la poésie d'André Breton aura d'ailleurs directement inspiré le poème Kaddish de ce dernier.  Allen déclara que ce fut Philip Lamantia qui introduisit la poésie Surréaliste aux Beatniks. La poésie de Gregory Corso ainsi que celle Bob Kaugman montre l'influence surréaliste. La légende dit que lorsque Allen et Gregory rencontrèrent Marcel Duchamp, Allen déposa un baiser sur la chaussure de ce dernier et Gregory en coupa sa cravate. Les beatniks étaient également de grands adeptes des oeuvres de Charles Baudelaire, d'Arthur Rimbaud et de Guillaume Apollinaire. Kerouac était un très grand admirateur de Rimbaud, il lui a même consacré en 1970, une biographie publiée aux éditions Lights Books.

Je ne pourrais pas vraiment m'étendre sur ce mouvement mais il semblerait que ce soit encore une fois un mouvement philosophique et culturel qui se penche sur les modifications ayant eu lieu dans la société occidentale à la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième.  Ainsi les Beatniks furent influencés par Louis-Ferdinand Céline (notamment chez Jack Kerouac), Ezra Pond (spécialement pour Gary Snyder et Allen), William Carlos Williams et Hilda Doolittle connue sous le pseudo "H.D." William Carlos Williams a réellement eu une importante influence pour eux, les encourageant à parler avec une voix américaine plutôt que de tenter d'imiter une forme de poésie européenne. Lew Welch, Gary Snyder et Philip Whalen assistèrent d'ailleurs à une lecture que Williams donna au Reed College qui les impressionna fortement. Williams fut un mentor personnel pour Allen, ils venaient notamment tous les deux de Paterson dans le New Jersey. Pour finir, Kerouac déclara que parmi les auteurs qui l'inspira, figuraient Marcel Proust, Ernest Hemingway ou encore Thomas Wolfe. 
Des auteurs américains plus "anciens" sont cités par les auteurs parmi leurs influences. Le poète Walt Whitman essentiellement, ainsi qu'Herman Melville, Ralph Waldo Emerson, Edgar Allan Poe, ou encore Henry David Thoreau. L'un des plus célèbres poèmes d'Allen A Supermarket in California, s'adressait d'ailleurs à Whitman. Allen déclara également que la poétesse Emily Dickinson eut une influence importante dans la poésie de la Beat Generation. Enfin, l'oeuvre You Can't Win de Jack Black eut une forte influence sur Burroughs comme l'explique Ted Morgan dans Literary Outlaw en 1988: "Quand Billy (William Burroughs) avait treize ans, il lût un livre qui eu un énorme impact autant dans sa vie que dans son travail. Ecrit par quelqu'un qui s'appelait Jack Black, You can't Win, était ses mémoires, les mémoires d'un voleur profession et accro aux drogues."

Gregory Corso adorait et vouait une fascination à Percy Bysshe Shelley qu'il considérait comme son héros. Il fut d'ailleurs enterré au pied de la tombe de Shelly dans un cimetière protestant de Rome. Ginsberg quand à lui mentionne, "Adonais", l'oeuvre de Shelly au début de Kaddish et la cite comme ayant une influence majeure dans la composition de l'un de ses plus importants poèmes. Pour autant, la figure du Romantisme à qui Allen accorda le plus d'importance est William Blake. Il aurait d'ailleurs étudier la vie et les oeuvres de celui-ci tout au cours de sa vie. La première fois que Michael McClure a rencontré Allen, ils ont parlé de William Blake, Michael le voyant comme un révolutionnaire et Allen comme un prophète. J'ajouterai pour finir avec le Romantisme, qu'on pourrait également parler de John Keats comme l'une des influences.

D'une certaine manière, l'usage de différentes drogues engendra des répercussions sur les Beatniks. Je ne pourrais pas affirmer que cela les a inspirer bien que pas mal d'auteurs qui se sont penchés sur la question clame que cela les aura peut être influencer d'une certaine manière minime. Les Beatniks essayèrent un grand nombre de drogues différents. L'alcool compris. Parmi elles, on peut citer la marijuana, la morphine, les amphétamine mais également les drogues dites psychédéliques comme le LSD ou le Peyolt. Néamoins, il est important de préciser que la plupart de ces dernières furent seulement utiliser dans un but expérimental pour tester les effets de ces drogues. Ils trouvèrent cela inspirant d'un point de vue intellectuel. Pour autant, je ne sais pas vraiment les répercussions que ces drogues ont pu avoir sur leurs arts.  Comme le dit Michael McClure dans son ouvrage "Scratching the Beat Surface: Essays on New Vision from Blake to Kerouac", certains déclarent que l'usage de ces drogues peut engendrer une plus forte créativité chez les gens mais que l'usage des drogues à l'époque, avait une influence sur les interactions et les activités sociales. **



Allen Ginsberg, Lettres choisies, 1943-1997, Gallimard, 2013, cité dans Les Lettres françaises, 
Connaissance d'Allen Ginsberg, Christophe Mercier, Nouvelle série n°110, 05 décembre 2013.

** Je préfère préciser que je ne fais en rien l'Apologie de l'usage de drogues. 
Je me contente juste de préciser ce qu'il en était.

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